Save the children. C'est le titre de cet édito et c'est également le nom d'une association qui a récemment lancé une cagnotte pour les enfants d'Israël et de Palestine qui se retrouvent au milieu de ce conflit meurtrier. Mon but n'est pas de faire une quelconque publicité, bien que je soutienne à titre personnel leur action. Mais j'aimerais rappeler que quel que soit notre avis sur ce qu'il se passe actuellement au Moyen-Orient, les enfants des deux côtés sont les plus vulnérables et doivent être protégés.
Samedi 7 octobre, à l'aube, le conflit israélien a pris un tournant plus que jamais cauchemardesque lorsque le Hamas a attaqué Israël, tuant des Israéliens jusque dans leur sommeil, des soldats mais aussi, des femmes, des enfants et des bébés. Les chiffres sont glaçants, ce qui en fait, comme le soulignent certains médias le "jour le plus sombre de l'Histoire juive depuis la fin de la Shoah" (en ce qui concerne les civils).
Israël a de son côté lancé une campagne de frappes massive sur Gaza et coupé l’approvisionnement en eau, en électricité et en nourriture. Bien que la plupart des gouvernements reconnaissent, le droit de réponse d'Israël, de nombreux pays et associations appellent à la protection des habitants, prisonniers du conflit.
Sur les réseaux sociaux, je lis beaucoup de colère dans les deux camps. Mais aussi beaucoup de haine. Nous avons le droit (évidemment !) d'avoir une opinion sur ce conflit (qui rappelons le, est extrêmement complexe). Toutefois je pense que lorsque l'on tombe du côté de la haine, que les raisons soient légitimes ou non, nous avons déjà perdu. Je ne cherche pas à débattre, je souhaite rappeler que derrière nos idées, nos opinions, il y a des gens, des civils, des hommes, des femmes et bien sûr des enfants, en Israël et en Palestine. Nous devons prier pour la paix et pour ceux qui travaillent dans ce sens.
Comme le rappelle le représentant de l'Alliance évangélique mondiale au siège de l'ONU à Genève, Wissam al-Saliby, en tant que chrétiens, "c'est notre vocation d’être des artisans de paix et de poursuivre Son Royaume ici sur terre".
"La paix et la réconciliation nécessiteront d'écouter et de travailler avec toutes les 'parties' et de créer des opportunités de dialogue, sans hésiter à s'attaquer à l'injustice et aux inégalités systémiques qui alimentent les conflits", a-t-il également déclaré. Un point qui est important car la paix n'est pas seulement le contraire de la guerre, elle doit aussi être fondée sur la justice.
Je vous partage une seconde déclaration faite cette fois par le secrétaire général de l'Alliance évangélique du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, Jack Sara.
"Notre foi en Jésus, qui nous a appris à aimer nos ennemis et à prier pour ceux qui nous persécutent, nous oblige à appeler à la cessation de toutes les activités civiles et militaires violentes qui portent préjudice aux populations palestinienne et israélienne."
"Nous sommes attristés par les actes qui ciblent des civils, quelle que soit leur nationalité, leur appartenance ethnique ou leur foi. Nous prions pour un dialogue et une médiation sincères et de bonne foi pour la paix", ajoute-t-il.
Des paroles qui me semblent un bon rappel dans un contexte comme celui du conflit israélo-palestinien qui a tendance à diviser les chrétiens (et les gens en général).
Enfin, si j'ai choisi comme titre "Save the children", c'est que les enfants, en plus d'être des innocents dans cette guerre, portent en eux l'avenir de notre monde. Comme l'écrit Jean Birnbaum, directeur du Monde des Livres, dans son ouvrage Seuls les enfants changent le monde, "il n'y a pas d'émancipation sans générations, pas d'avenir sans enfants, pas de fraternité sans bébés".
Alors pour les enfants, les nôtres, ceux d'Israël et de Palestine, unissons-nous et prions pour la paix.
Camille Westphal Perrier